Ecrire - Transmettre
Passages et chemins de traverse
Je suis habitée par l’idée qu’il vaut mieux prendre des chemins de traverse que les voies droites et largement tracées.
Dépasser les (fausses) évidences
Les communautés professionnelles sont emplies de ce prêt-à- penser et une part de la réputation d’efficacité de leurs membres repose sur le fait de ne pas s’égarer à mettre en question, à déplier ce qui est dit et redit, ce qui est usé jusqu’à la corde, creux par évidence, par évidement.
Chemins de traverse
Ils sont ceux d’un débat ouvert, travaillé par l’exigence de poser et d’exposer publiquement ses perceptions et propositions, pour qu’elles soient à leur tour l’objet d’autres dépliages, comme autant de critiques constructives.
Opportunités non manquées
Des distance et suspension dans lesquelles chacun était doublement retenu, « c’eût été péché »- comme disait jadis une célèbre publicité-, de ne pas tirer prétexte à goûter les plaisirs de déplier, décortiquer, agiter la rectitude d’évidences un peu paresseuses.
LES SONS DE LA VILLE
Débattre à distance(s) et malgré elle(s), est donc devenu l’un des moteurs de la fabrication de ce site.
Parler d’imaginer
Il commandera la recherche de formes et d’outils, les plus adaptés à ce désir de donner un corps, c’est à dire geste et voix le plus possible sensibles, élémentaires et directs, de la conversation, de la discussion, de la confrontation, de la dispute.
Je vous écris …
La critique du langage ne peut éluder ce fait que nos paroles nous engagent et que nous devons leur être fidèles. Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde.
Albert Camus
– Qu’est ce que vous faites ?
– … J’écoute, je marche, j’attends, je lis, je pose des questions
– Vous être journaliste ?
– Non, urbaniste.
Je vous écris… Parce que j’ai besoin que l’on se comprenne, que les mots ou les images participent d’une partie du chemin d’appréhension à faire entre les personnes, plutôt qu’ils occupent le devant de la scène et n’obscurcissent tout échange.
Je vous écris…Parce que je ne peux pas rester juchée sur l’olympe ridicule d’un jargon professionnel, manquer ce qui peut se partager des villes, leur côté tordu, de biais, impeccablement imparfait, aléatoire et mobile ; de cabane en palais, d’impasse en boulevard.
Je vous écris… Parce que je veux tenter de répondre à des questions entendues
Exercer un métier par passion n’immunise pas contre, le sentiment chronique de « passer à côté », de survoler les lieux, les actions à engager et leurs impacts. La conviction que l’on néglige, le matériau « temps-durée » dans la forme des réalités urbaines, préférant le recouvrir du voile trompeur de l’urgence, d’enchainements des réunions, des présentations, des rapports, grandit chaque jour.
Alors un jour, les circonstances, la constance d’une envie qu’on a laissée longtemps mijoter, le temps de se frotter à des terrains d’échelles très diverses, des contextes de travail variés, l’aventure du moment devient d’accompagner la poursuite de sa pratique professionnelle d’urbaniste d’une activité d’écritures – au sens large et au pluriel. Rien de nouveau dans cette nécessité vitale de s’arrêter… et d’avancer, c’est-à-dire de changer, tout en les mêlant entre eux les rythmes et les formes de travailler – et d’être travaillé par – les espaces urbains.
Il existe des dizaines et des dizaines d’espaces, sites, blogs, revues en ligne, podcasts etc. qui sont autant de passionnantes ressources sur ce besoin d’expression, d’analyse, d’approfondissements.
» Qu’est ce que vous faites [ici] ? «
» C’est quoi votre métier ? »
» Ah ! vous travaillez pour la Ville ? Alors, vous leur direz qu’il faut qu’ils…[ceci et cela] »
» ça sert à rien, tout est déjà décidé de toutes façons «
Je m’interroge et ne distingue pas encore – le flou du Net – de quoi procède cette occupation d’un espace immatériel (?), invisible, flux dans le flux, pour parler sotto voce, tout en ne cessant d’écouter la rumeur des autres. Est-ce le moins mauvais état contemporain de la forme ouverte ?
Marcher, agir, penser. Penser, marcher, agir. Agir, penser, marcher…, sont les paroles de la ritournelle de l’urbaniste que j’ai tenté, chemin faisant, de devenir.
Urbanismes, Sociétés, Natures
Si l’urbanisme est le triple métier de questionner, de proposer et de formaliser, sa créativité, sa pertinence, sa force d’entrainement ne sont effectives que collectivement, coopérativement.
Il est co-contruction continue.
L’intérêt enthousiaste pour les villes et leurs habitants nous conduit à conjuger au pluriel Urbanismes, Sociétés et Natures.
Art, Artisanat, Technique, Usages
Mais il possible que derrière ces trois termes, somme toutes très contemporains, se cachent, dans un combat tenace contre toutes les formes d’enfermement dans des catégories, ou de mise en slogan du monde, le projet de conjuguer, en acte, les quatre autres termes ci-dessus proposés. Comme un archaïsme assumé venu du fond des âges (!) : le début du XXème siècle…
Le site, mode d’emploi
Les entrées en sont multiples, pour que le visiteur, acteur de son propre chemin, soit libre selon ses intérêts de se déplacer au sein d’une même section. Ou bien, selon son plaisir, il pourra à quelque croisée des chemins, aller vers une autre voie/section. Les en-têtes de trois couleurs différentes, les menus déroulants, liens et le fil d’Ariane sont autant de poteaux indicateurs pour s’y retrouver.